Oggi
Oltralpe si assiste al «calo dei fedeli, crollo delle vocazioni, ristrettezze
economiche. In Francia aumenta il numero di chiese vendute ai privati per usi
decisamente più profani. Biblioteche, librerie, caffé, la “conversione” è già
in marcia» (v. Secolo d’Italia, 13.3.2016). Eppure, quando la Francia
era ancora cattolica, fu consacrata a S. Giuseppe ….
Louis XIV consacre la France à saint Joseph (le 19 mars 1661)
La dévotion à saint Joseph s’est développée assez tardivement en Occident.
Ce n’est qu’au XVè siècle qu’apparaissent les premières manifestations,
principalement en Italie et en Espagne ( on sait la confiance que la grande sainte
Thérèse d’Avila avait envers le père nourricier de l’Enfant-Jésus; c’est sous
sa protection qu’elle plaçait chaque carmel fondé.
En 1621, le pape Grégoire XV proclama que la fête de saint Joseph serait
fête de précepte pour l’Eglise universelle (le 19 mars devient alors une fête
chômée). Toutefois cette décision pontificale ne fut pas reçue partout
immédiatement, l’aval des princes étant nécessaire pour qu’elle ait force de
loi dans chaque royaume.
En France, c’est au tout début du règne personnel de Louis XIV que la saint
Joseph fut ainsi reconnue, et cela avec une rapidité confondante. Qu’on en juge
: dans la nuit du 8 au 9 mars 1661, le cardinal Mazarin meurt, après plus de
quinze ans de gouvernement. Les 9 et 10 mars, Louis XIV, âgé de 22 ans prit
personnellement le pouvoir et, avec une détermination qui causa la surprise
générale,ne nomma pas de premier ministre ; il s’entoura cependant de deux
conseils pour faire entériner ses décisions.
Su le point qui nous occupe ici, le jeune roi était tout aussi décidé et
mena l’affaire tambour battant. Où doit-on alors chercher les origines de la
dévotion de Louis XIV à saint Joseph ? - Sans doute dans les suites de l’apparition
de notre saint près du village de Cotignac en Provence (le 7 juin 1660) qui avait
fait grand bruit à la Cour... mais aussi chez deux princesses espagnoles, les
plus proches du souverain : sa mère, Anne d’Autriche et l’infante Marie Thérèse
d’Espagne. Cette dernière était entrée en France, en traversant la Bidassoa
avec son futur mari... le 7 juin 1660, jour même de l’apparition susdite, pour
le mariage royal à Saint Jean-de-Luz.
Revenons à l’année 1661 : le 12 mars, trois jours après avoir pris le pouvoir, Louis XIV décide donc de solenniser sans retard le culte de saint Joseph, en faisant chômer sa fête dans tout le royaume. Il aurait toutefois dû consulter les prélats français,or le 19 mars était proche...Les rares évêques qui purent être contactés à temps donnèrent leur accord. Le lendemain, 13 mars, pendant la réunion du conseil d’En-Haut, le roi interdit donc tout commerce et tout travail tous les 19 mars à partir de 1661.
Revenons à l’année 1661 : le 12 mars, trois jours après avoir pris le pouvoir, Louis XIV décide donc de solenniser sans retard le culte de saint Joseph, en faisant chômer sa fête dans tout le royaume. Il aurait toutefois dû consulter les prélats français,or le 19 mars était proche...Les rares évêques qui purent être contactés à temps donnèrent leur accord. Le lendemain, 13 mars, pendant la réunion du conseil d’En-Haut, le roi interdit donc tout commerce et tout travail tous les 19 mars à partir de 1661.
Ce fait est connu et rapportés par les historiens du Grand siècle (qui ne
songent cependant pas à noter la rapidité de la procédure).
Or, un événement concomitant tombe dans l’oubli le plus total : la consécration du royaume à saint Joseph ! Oubli qui contraste avec la notoriété du Voeu de Louis XIII, consacrant la France à la Très Sainte Vierge en 1638.
Or, un événement concomitant tombe dans l’oubli le plus total : la consécration du royaume à saint Joseph ! Oubli qui contraste avec la notoriété du Voeu de Louis XIII, consacrant la France à la Très Sainte Vierge en 1638.
Il est vrai que la cérémonie de 1661 eut lieu dans l’intimité : non dans
une Basilique, une cathédrale ou une église... mais tout simplement dans la
chapelle du Louvre. C’est là que, le matin du samedi 19 mars 1661, la France
fut consacrée à saint Joseph. L’après-midi, après les vêpres, Bossuet, qui
était occupé à prêcher le carême aux carmélites du faubourg saint Jacques,
célébra, dans leur chapelle, les gloires du nouveau protecteur de la patrie, en
présence d’Anne d’Autriche. Le célèbre évêque de Meaux avait accepté, au pied levé,
de ne pas prêcher sur le carême ce jour-là et de composer, en grande hâte, son
deuxième panégyrique à saint Joseph (il ne pouvait, certes, avoir l’indélicatesse
de répéter le premier panégyrique qu’il avait déjà prêché, quelques années plus
tôt, devant la reine -mère).
Citons, pour conclure, labelle envolée par laquelle se termine ce sermon :
« Joseph a mérité les plus grands honneurs, parce qu’il n’a jamais été touché
de l’honneur ; l’Eglise n’a rien de plus illustre, parce qu’elle n’a rien de
plus caché. Je rends grâces au roi d’avoir voulu honorer sa sainte mémoire avec
une nouvelle solennité. Fasse le Dieu tout puissant que toujours il révèle
ainsi la vertu cachée ;mais qu’il ne se contente pas de l’honorer dans le ciel,
qu’il la chérisse aussi sur la terre. Qu’à l’exemple des rois pieux, il aille
quelquefois la forcer dans sa retraite... Si Votre majesté, Madame, inspire au
roi ces sages pensées, elle aura pour sa récompense la félicité ».
Par la suite, la consécration de la France à saint Joseph fut commémorée en
France tous les 19 mars jusqu’à la révolution. Depuis, elle n’a jamais été
reprise. Il n’empêche qu’il est nécessaire de rappeler cet événement majeur
dont on a fête cette année le 388è anniversaire.
Le signataire de ce bref exposé n’en est pas le véritable auteur, car il en
doit la substance à un ami, Monsieur Christian Gaumy, conservateur de la
bibliothèque universitaire de Limoges, qui a eu pour cela la patience d’explorer
les montagnes de documents des archives nationales et de la bibliothèque
nationale (Département Manuscrits), et qu’honore le profond souci de faire
connaître et aimer le saint patron de l’Eglise universelle ; qu’à tous ces
titres il soit ici remercié et assuré de ma gratitude.
Père Damien-Marie
« Le sourire de Marie »
Stella Maris mars 2009
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